À chaque édition de la foire, notre section « Spotlight » braque ses projecteurs sur un pays, une technique, un style ou un thème. Pour cette édition 2024, Affordable Art Fair Brussels met à l’honneur les galeries présentant des artistes contemporains qui utilisent des matériaux peu communs.
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La section « Spotlight sur les matériaux peu communs » réunira six galeries qui présenteront au total plus de 25 artistes : T&B Gallery, Gallery Ritter, A POSTERIORI, Chiefs & Spirits, Roof Art Gallery et Mookji Art Contemporary. Ces galeries présenteront des œuvres réalisées en denim, en ‘plastique à l’huile’, avec des livres, en bouteilles en plastique recyclées ainsi que d’autres matériaux peu communs.
Ne manquez pas de découvrir le travail unique des artistes qui font partie cette section.
Philippine Henry de Frahan est fascinée par le fait de donner une seconde vie aux livres.
Elle compare la fusion physique d’œuvres littéraires dans une installation en 3D ou dans une œuvre d’art au processus des auteurs qui s’inspirent de différentes sources pour créer une nouvelle œuvre littéraire contemporaine originale.
Elle utilise les pages pour créer du mouvement et instiller de l’énergie et les agence dans des formes principalement circulaires afin de créer une œuvre massive en essaim.
Pour Philippine, donner une nouvelle vie à des livres oubliés relève d’une démarche d’« upcycling assumé ». C’est ainsi qu’elle décrit elle-même sa pratique inhabituelle et innovante.
Stefan Gross a commencé sa carrière en tant qu’apprenti dans une usine de production de vitraux. Durant cet apprentissage, il était entouré de verre coloré et a appris à penser en couleurs. En 2006, il a développé son propre matériau qu’il utilise désormais comme matériau principal dans ses œuvres. Le ‘plastique à l’huile’ est obtenu en teignant du plastique industriel avec de la peinture à l’huile. Il est à la fois surface et peinture, ce qui permet à Stefan Gross d’étendre la surface peinte en trois dimensions. ‘Le plastique à l’huile’ est translucide et se comporte comme du verre à une température relativement basse. Dans son travail, Stefan Gross dépeint de manière colorée la chute d’une société basée sur la croissance.
‘Le monde est un endroit sérieux de nos jours. C’est un problème que je traite dans mon travail.’
Stefan Gross montre la beauté et le potentiel de la production industrielle.
Dans son travail, Yong R. Kwong joue sur la dualité, utilisant la froideur et la dureté de l’acier inoxydable pour transmettre de la chaleur.
Ce qui attire Yong R. Kwong dans ce matériau, c’est sa modernité et son aspect urbain. Il polit l’acier pour obtenir une surface miroir prête à être transformée en composants individuels qu’il voit comme des pigments.
Dans son atelier en Corée du Sud, il assemble des milliers de ces pigments et les fixe sur une toile — un processus qu’il décrit comme s’apparentant à la peinture traditionnelle.
Le résultat est à la fois une ode à la lumière et une création de lumière, les reflets projetés sur les murs voisins créant des fragments et des ombres.
Entre poésie et espièglerie, les matériaux surprenants utilisés par Tamara Greindl créent des univers miniatures inspirés de la beauté de la Terre. Chacun revêt un caractère personnel et introspectif.
Elle a commencé à utiliser des bouteilles d’eau recyclées alors qu’elle travaillait sur un projet de récupération des déchets, les transformant en pétales aux accents dorés. Autrefois déchets négligés, les bouteilles deviennent au travers des yeux de Tamara un matériau noble source d’inspiration.
En ce sens, elle donne à un matériau « mort » une vie nouvelle et éternelle.
L’artiste néerlandais Mathijs Siemens superpose de manière complexe des fils colorés en leur donnant des formes architecturales pour créer des œuvres ludiques et captivantes. Après avoir exploré de nombreux matériaux inhabituels, il s’est intéressé au fil de coton en raison des possibilités que ce matériau offre tant en deux dimensions qu’en trois dimensions. Ses œuvres sont une combinaison ludique de différents éléments, qui jouent avec les couleurs et la profondeur.
Bukang Lee « peint » avec du vieux contreplaqué de récupération. Ce matériau prenant naturellement des couleurs nouvelles et évolutives, chaque morceau est comme un coup de pinceau qui construit des histoires, des souvenirs ou des traces.
Trait d’union entre la communauté et l’individu, chaque morceau de bois joue un rôle dans la représentation d’un temps et d’un lieu spécifique. Bukang Lee immortalise souvent des lieux qui ont été détruits ou déplacés, ou des paysages qui n’existent plus.
Au-delà de leur attrait visuel, ses œuvres véhiculent un message poignant. Elles racontent l’histoire de communautés marginalisées forcées à laisser leurs maisons derrière elles.
« Les souvenirs surgissent toujours par fragments. » – Bukang Lee
Au travers du travail de Nicolette Bénard, les jouets pour enfants deviennent des sculptures contemporaines. Considérées depuis longtemps comme des icônes de la beauté, les poupées Barbie représentent la mince frontière entre la perfection et l’imperfection. Pour illustrer cette idée selon laquelle la perfection est une illusion totale, Nicolette abrite ses poupées Barbie transformées dans des boîtes en plexiglas. Avec un atelier aux Pays-Bas, ses œuvres sont reconnaissables dans le monde entier par leurs couleurs vives et les jambes de poupées découpées et ballantes. Nicolette accorde une grande importance au sens de l’humour, nous espérons donc voir de nombreux sourires sur le stand de la Roof Art Gallery en février !
Qu’il s’agisse d’ourlets effilochés, de poches ou de coutures déchirées, le denim est le matériau inhabituel de prédilection de Kyungwon Kim, une artiste coréenne qui sera présentée lors de cette foire par la T&B Gallery.
Nous apprécions énormément les natures mortes qu’elle crée à partir de ce matériau et les différentes textures que celui-ci apporte.
Ce sont en particulier les compositions florales qui inspirent Kyungwon. Les pétales sont souvent formés à partir des fils des ourlets de jean, et les tiges à partir de coutures grossièrement coupées.
À première vue, le bronze ne semble pas être un matériau peu commun. Après tout, de nombreuses sculptures contemporaines en bronze sont présentées lors de nos foires.
Mais ce qui rend le travail d’Isabel Ritter inhabituel, c’est le sujet de ses œuvres — qui, a priori, ne semble pas convenir à un support aussi lourd et encombrant — et la façon dont le matériau est utilisé.
L’utilisation d’acrylique aux couleurs vives sur ses moulages en bronze d’épluchures de fruits confère à ceux-ci une impression de légèreté inhérente. Le réalisme de ses bananes et de ses agrumes est saisissant.
Vous pourrez découvrir le travail d’Isabel sur le stand de la Gallery Ritter aux côtés de l’artiste figurant dans la campagne de cette édition, Daniel Engelberg.
Également représentée par la Roof Art Gallery, Carry Doorn utilise un autre matériau peu commun : le tulle. Elle s’en sert comme d’un outil pour créer une œuvre entre la sculpture et l’image bidimensionnelle. Le textile ainsi superposé constitue une toile qui accueille ses portraits ou formes abstraites caractéristiques, créant une impression à la fois forte et fragile. Ces couches ont toutefois une signification plus profonde, car Carry s’intéresse à la nature multicouche de la vie humaine ainsi qu’aux multiples réactions face à son art. La maille métallique et la soie d’organza figurent également sur la liste des matériaux inhabituels qu’elle utilise.
Affordable Art Fair revient à Bruxelles du 7 au 11 février, sur le site emblématique de Tour & Taxis. Nous nous réjouissons de poursuivre notre section « Spotlight » et de mettre en avant ces artistes incroyables qui travaillent avec des matériaux peu communs. Nous espérons que ce petit avant-goût vous aura donné envie de venir nous rencontrer lors de cette foire ! Réservez vos billets dès maintenant.
Lead image: Phillippine Henry de Frahan, Untitled, A POSTERIORI